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Pense bête
6 avril 2020

Allié

La lutte féministe contre le patriarcat est bien vivante et de plus en plus d'hommes cherchent à y contribuer. Comment le faire de manière efficace, et en restant à sa place ? Et pour pousser plus loin : comment être traître à son genre ?

Petite recension au fil de mes lectures/écoutes. Cette recension se place plutôt du point de vue de l'homme blanc cis et hétérosexuel. Mes envies d'agir, mes possibilités et mes stratégies d'action concernant l'intersectionnalité ne sont pas encore très clair ("comment se positionner en tant que pédé ?").

 

Si je suis témoin de violence, de harcèlement... au travail : ne pas jouer les héros, les Zorro, les chevaliers, l'avocat public si la femme ne l'a pas souhaité, ne pas prendre la place des femmes (30:30)

"Je ne viens pas au secours d'une femme, je ne fais pas les choses à sa place mais j'indique qu'à titre personnel ça me dérange".

"En tant qu'homme, je suis gêné et incommodé d'être exposé à une culture machiste, à des comportements mysogines et je vous demande d'arrêter parce que je n'en peux plus".

 

Accompagner une femme auprès de son agresseur (physique, verbale, psychologique...) pour appuyer et soutenir sa démarche en créant du collectif (ce n'est pas une problématique individuelle). (39:40)

En tant qu'homme, ce comportement sexiste me met mal à l'aise. Je n'ai pas envie d'évoluer dans un monde sexiste et d'entendre des blagues sexistes. (40:15)

 

Un homme allié de la cause féministe admet la domination masculine, sait qu'il l'a intériorisé comme étant la norme et s'efforce de se déconstruire. Il accepte les critiques, sait qu'il a des comportements oppressifs et se remet en question lorsqu'on lui dit, sans se vexer.

Ce sont avant tout ses actes qui font d'un homme un allié de la cause féministe. Ça ne suffit pas d'admettre vos comportements oppressifs si vous les reproduisez. Le respect des femmes n'est pas que belles paroles.

 

Le féminisme est bon pour les hommes et pourrait même les libérer des contraintes psychologiques et culturelles que leur imposeraient le patriarcat et le sexisme.

Ne pas parler au nom des féministes, ne pas tenter de tirer avantage (notoriété, légitimité...) de l'engagement féministe.

Réduire notre pouvoir avec les autres hommes, soit la complicité et la solidarité entre hommes (disempowerment).

Francis Dupui-Déri liste dans son article quelques attitudes et comportements particpant du disempowerment des hommes. Ces attitudes et comportements sont systématiquement associés à des désavantages potentiels, à des paradoxes auxquels il convient de prêter attention.

"Laissons leur lutte aux féministes : toujours se rappeler que la lutte féministe est la lutte des femmes, et non la nôtre."

"Nous ne sommes pas essentiels et nous sommes parfois même indésirables.

"N’attendons pas qu’elles nous expliquent : les féministes ont déjà beaucoup à faire, essayons donc de nous informer nous-même au sujet du féminisme et du patriarcat, par des livres, des films et des vidéos ou d’autres sources."

"Choisissons l’écoute active plutôt que la surdité défensive."

"Rappelons-nous que si nous comprenons peut-être le patriarcat, ce sont les femmes qui le subissent: malgré toutes nos réflexions et nos beaux principes, les féministes subissent le patriarcat, et, pour cela, elles comprennent mieux que nous sa nature injuste et destructrice."

"Les bavards, c’est nous : contrairement au sens commun, nous parlons en général plus que les femmes, surtout en présence de femmes, et nous avons tendance à leur couper la parole, à redire ce qu’elles viennent de dire, à parler à leur place, à leur dire ce qu’elles devraient penser et faire, à ramener la discussion à nous et à nos préoccupations."

"Assumer qu’en tant qu’homme dans le patriarcat, nous avons du pouvoir et des privilèges face aux femmes et que des féministes peuvent nous critiquer : il faut admettre que nous avons déjà commis, en tant qu’homme, des injustices envers des femmes, nous en commettons présentement et nous en commettrons dans le futur."

"L’hétérosexualité comme problème : évidemment, éviter la drague manipulatrice, être attentif au consentement, etc."

"Briser la solidarité entre mâles."

 

Sur son blog Crêpe Georgette, Valérie Rey-Robert préconise que les hommes s'attèlent à une tâche lourde : décortiquer le genre masculin. "Diffuser les informations autour des droits des femmes est évidemment très bien comme de relever le sexisme dont elles sont victimes mais l'urgence me parait être dans le fait de travailler sur leurs propres conditionnements. Sans ce travail là - que les femmes ne peuvent faire - les droits des femmes n'avanceront pas."

Quelques pistes proposées :

Ne plus tolérer le sexisme autour de soi.

ous avez peut-être grandi dans une famille où votre mère faisait tout. Cela ne vous avait jamais frappé jusqu'à présent. Essayez de remédier à cela, peu à peu en aidant.

Abandonnez définitivement les "elle m'empêche de faire le ménage" et les "elle me dit qu'elle fait mieux que vous" qui vous arrangent bien.

Beaucoup de complicités masculines passent par l'objectisation des femmes, la moquerie d'hommes considérés comme moins virils (et donc par de l'homophobie). Pour autant il n'est absolument pas nécessaire d’enchaîner les propos sexistes et homophobes pour montrer qu'on est un vrai mec.

Ne jugez pas des loisirs de vos potes, cousins, neveux, enfants.

 

Au boulot !

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