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Pense bête
6 juin 2008

Oser (Osons ?)

Dans les années 70, des expériences inédites dans le monde du travail ont été lancées.

L’école Vitruve dans le 20e arrondissement de Paris a ainsi lancé en 1974 une expérience pédagogique nouvelle. S'inspirant des idéaux post-soixante-huitard et reprenant à son compte le fameux slogan "Interdit d’interdire". Ainsi le vouvoiement, les cahiers, les notations, les punitions furent abolis. Tout était débattu en assemblée générale afin que les enfants fassent l’apprentissage de la démocratie.

Pendant ce temps-là, un pédagogue éducateur, Fernand Deligny, s’installait avec son équipe dans un hameau des Cévennes, à Monoblet, pour jeter les bases d’un réseau alternatif d’enfants autistes. Le but était d'inventer un espace différent pour accueillir des enfants différents. Une expérience humaine, collective mais aussi artistique.

Dans les usines, ça bougeait aussi. C’était les années Lip. En 1973, l’usine de montres Lip dépose le bilan. Un comité d’action est créé. Les employés s’organisent sans patron,et décident de remettre en route la chaîne de montage horlogère pour assurer "un salaire de suivie". La lutte est popularisée avec le slogan "C'est possible : on fabrique, on vend, on se paie". L'expérience durera quand même trois ans, jusqu’en 1976

La liberté d’essayer des choses est peut-être ce qui manque le plus aujourd’hui. La faute à qui ? A ces gestionnaires et ces bureaucrates qui répètent sans cesse que "ce n’est pas rentable", que "ça ne peut pas fonctionner comme ça", qu’"il y a des procédures à respecter" ? Ou alors à l’air du temps ? A nous peut-être, qui n’osons pas ?

Pourquoi parler de ça ? Parce que je me rends de plus en plus compte que certaines choses dans le monde du travail où je nage m'insupportent de plus en plus.
On veut me forcer à penser autrement mon travail. J'avais déjà remarqué cela lors de mes stages en école. L'activité principale du travail tend à passer en second plan, derrière une tâche bien plus importante aux yeux des ingénieurs, techniciens comme aux yeux de leurs chefs : se couvrir et se déresponsabiliser. De quelle manière puis-je bien montrer à tout le monde que j'ai bien réspecter les procédures et qu'on ne pourra pas me reprocher quoi que ce soit ? Comment me protéger si les choses tournent mal ? Si on rajoute à ça la venue du grand chef Europe sud qui vient nous parler 2 heures durant d'augmentation de la productivité dans le service sans parler une seule fois des conditions de travail...

A la vue de tout cela j'ai une sensation bizarre qui me fait me demander s'il existe des personnes faites pour le monde du travail et d'autres non ? Ou alors faites pour un genre de travail différent ?

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