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Pense bête
28 mars 2010

"Drôle de guerre"

Des nuages noirs s'accumulent à l'horizon. En septembre 1938, les Accords de Munich, censés préserver la paix, laissent à Hitler les mains libres vers la Tchécoslovaquie, l'Autriche, la Pologne. En Espagne Franco gagne du terrain, repoussant vers le nord les Républicains qui dans le plus grand dénuement franchissent les Pyrénées.

Plutôt Hitler que le Front Populaire.

En 1939, la signature d'un pacte de non agression entre l'Allemagne et l'URSS sème la confusion.
Le 3 septembre 1939, la France et l'Angleterre déclarent la guerre à l'Allemagne, tout s'est précipité si vite que nous sommes tous abasourdis et terriblement inquiets. J'ai 19 ans, j'ai passé le Conseil de révision et comme tous les jeunes de mon âge je suis bon pour le Service Armé.

Des amis un peu plus âgés que moi sont immédiatement convoqués dans leur corps d'armée. "Fini la semaine des deux dimanches" proclame le Président du Conseil Paul Reynaud sur Radio Paris. Durant les premiers mois il n'y a pas d'affrontement violent entre les belligérants, mais plutôt des escarmouches, c'est la "drôle de guerre" pour les journalistes orphelins de sensationnel.

Bordant la frontière allemande la ligne Maginot, formée de fortins, de casemates, de souterrains fortement bétonnés et équipés d'armement lourd est notre système de défense perfectionné réputé infranchissable par l'Etat Major et donne une image rassurante.

Dès la fin de l'hiver, les blindés hitlériens attaquent par le Nord, la Hollande puis la Belgique sont rapidement envahies, des réfugiés du Nord, belges et français se replient au sud.

En mai 1940, dans l'après-midi, la sirène de l'usine retentit à Vélizy-Villacoublay, nous nous cachons tous dans la forêt voisine, il n'y a aucun abri, c'est notre premier bombardement aérien qui sera suivi hélas de beaucoup d'autres plus destructeurs, pour cette fois les dégâts sur l'usine et aux alentours sont limités, la DCA est intervenue mais paraît bien modeste dans la riposte. L'usine Renault de Boulogne-Billancourt est bombardée de nuit, les dégâts sont importants : on parle de 300 morts. Ma mère et ma sœur partent se mettre en sécurité dans un hôtel à la Rochelle rejoignant deux tantes du Nord qui sont là avec mes cousines.

Près de Rouen, le complexe pétrolier est incendié, atteint par les bombes, une épaisse fumée noire arrive de l'Ouest, la radio alarmiste entretient un climat de panique, dans le Nord nos forces armées sont débordées, on parle de cinquième colonne, d'incompétence et de trahison, des milliers de personne à pied, à vélo, à moto, en voiture, camion, charrette se bousculent errant au hasard vers les routes du Sud. A l'usine, la production accélérée des avions de combat par alternance des équipes de jour et de nuit n'a servi à rien, fin mai et début juin nous chargeons dans l'incohérence et l'affolement tous les camions de l'usine de moteurs, outillage et machines transportables, les gros tours et fraiseuses scellés au sol resteront sur place.

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Commentaires
S
Oui, terrible, d'innombrables voyeurs inconnus de toi, et qui sont en permanence à l'affût de la moindre faille dans le système, qui dévoilerait le trésor indescriptible que sont tes brouillons ^^<br /> Oui, terrible, d'innombrables voyeurs inconnus de toi même et qui sont en permanence à l'affût de la moindre faille dans le système qui dévoilerait le trésor indescriptible que sont tes brouillons ^^<br /> tu t'es fais violer sauvagement
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D
Point, non. C'est un bug de Canalblog. Pendant un moment, tous les articles en mode "Brouillon" étaient visibles. C'était terrible, comme si j'étais exhibé aux yeux de tous. Et avec tous les voyeurs qui trainent...
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S
on dirait une série tv, tu instaures du suspense entre les épisodes?
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