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Pense bête
25 septembre 2016

Qu'est ce qu'on fait ?

Réponse à un ami inquiet de la tournure que prennent les événements en ce début de "campagne présidentielle déjà nauséabonde alors qu'elle n'a même pas commencé".


Allez je me lance. Attention, ce qui suit va sans doute être très chiant et en plus ce sera truffé de liens, cliquez donc, y a plein de trucs vachement bien.

Je vais me restreindre aux sujets du FN et au racisme institutionnalisé.

Comment lutter contre le FN ? Je ne vois pas vraiment d'autres solutions que de démonter consciencieusement leur idées et leurs arguments. Il y a, par exemple, la nouvelle édition du bouquin "En finir avec les idées fausses propagées par l'extrême droite" de Vincent Edin (6 € seulement). Il y avait d'ailleurs une soirée mercredi organisée à la Bourse du travail, je ne sais pas trop ce qu'il en est ressorti. Faut aussi se déplacer, aller voir ce qui ce dit dans ce genre de réunions, ce qui se propose et ceux qui s'organisent, parce que du monde réfléchit à ça et veut trouver des solutions.
Pour l'analyse du programme, Bastamag s'y était collé et ça donne ça.

Et puis maintenant, on a presque même de la chance : le FN est aux responsabilités (dans certaines communes, à l'Assemblée nationale, au Sénat et au parlement européen). On peut donc les mettre face à leurs responsabilités, à leurs décisions et à leurs actes. Par exemple, sur leurs votes au parlement européen sur l'égalité homme-femme.

Malheureusement il n'y a effectivement pas que le FN. Les racistes décomplexés sont partout, de la droite la plus crasse à notre premier ministre pour qui les Roms "ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation, [...] nous le savons tous, la proximité de ces campements provoque de la mendicité et aussi des vols, et donc de la délinquance" et donc "ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie" (sur le sujet Rroms, gitans, gens du voyage, j'en profite pour vous conseiller ça).
Ca me préoccupe vachement aussi, de voir que la vie d'un tas de mes concitoyens est vraiment vraiment de plus en plus dure. Alors qu'est ce que je tente de faire (à ma modeste mesure et plutôt tout seul dans mon coin) ?
Je m'informe sur les faits, les actes islamophobes, les violences policières (quand il ne s'agit pas de mort comme avec Adama Traoré), leur réalité et leur nombre extrêmement important. Il y a par exemple le CCIF qui met à jour régulièrement sa cartographie. (le lien ne semble plus fonctionner, un autre par ici)
Et puis j'affine ma théorie, je me documente, et dernièrement j'ai pris une claque à la lecture du dernier bouquin d'Houria Bouteldja (Les Blancs, les juifs et nous, Vers une politique de l'amour révolutionnaire). Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre qui m'a marqué autant. Si vous voulez en avoir un aperçu, il y a la vidéo tournée au Lieu-Dit, ou encore mieux (mais payant, ou alors je peux vous filer le lien de téléchargement sur demande), l'entretien avec Judith Bernard. Y a aussi la possibilité d'acheter son livre, c'est aux éditions de La Fabrique. Je recommande.
Reste l'action... plus anecdotique, plus "petit bras" pour le moment. Je file des sous pour Adama Traoré (c'est par ici), j'envoie des mails au préfet et au ministère de l'intérieur pour éviter les expulsions des parents de gamins sans-papier, je fais acte de présence aux luttes dans les quartiers...

Et tout ça, ça se joue tout le temps, pas seulement en ce moment. Je ne me sens pas du tout concerné pour l'instant par cette campagne électorale 2017 qui s'annonce, ça fait déjà trop souvent que je ne vote plus au 2nd tour. Plus ça va et plus j'ai le sentiment que le calendrier électoral n'est pas mon affaire (d'autant plus pour la présidentielle) et que de plus en plus, la politique se joue ailleurs, autrement (débat la semaine prochaine sur ce sujet chez Hors-Série).

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