Spread France-Allemagne
Quel critère prendre en compte pour juger de la bonne santé économique de la France ? Les médias semblent scruter en permanence, à chaque prise de parole de Nicolas Sarkozy, à chaque décision gouvernementale, à chaque réunion du G20 la réaction du CAC40 et de lémarchés, érigés à présent en être capable au choix : de trembler, de bousculer l'Europe, d'acculer les dirigeants européens, de manifester leur défiance, de douter, d'imaginer le pire, d'attendre, d'être euphoriques, déçus, fébriles, de s'affoler ou encore d'avoir peur. Point de structures ou d'acteurs ici, mais systématiquement une entité fait homme, floue et indéterminée.
Paraîtrait qu'un autre critère serait plus juste : le spread franco-allemand. Mais kècecè ?
Le spread ? C'est très facile. C'est : l'écart de rémunération des obligations d'Etat à dix ans, entre la France et l'Allemagne, soit le thermomètre comparatif de notre sérieux et de celui de nos voisins allemands.
Pour se rendre compte de l'évolution de ce spread, un graphique réalisé par lemonde.fr :
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Données : Bloomberg
Cela permet donc de comparer les différences de traitement par les investisseurs entre la France et l'Allemagne sont déjà traitées différemment par les investisseurs. Plus le taux demandé est cher, moins les investisseurs font confiance au pays à qui ils prêtent de l'argent. Avant la crise de 2008, l'écart entre les deux rendements était en moyenne de 10 "points de base", c'est-à-dire de 0,1 pourcent d'écart (quand le taux d'intérêt demandé à la France était par exemple de 2% celui demandé à l'Allemagne était de 1,9%). En mai 2011, le spread était de 0,3. La semaine dernière, il était de presque 1,7. Un record depuis la création de l'euro (et même depuis 1997), traduisant l'écart de plus en plus grand de la perception entre l'Allemagne, bon élève économique, et la France, peu crédible dans la réduction des déficits…
C'est quoi les marchés financiers, sur le blog Comprendre l'actualité économique.
Le "spread" franco-allemand s'envole encore malgré les plans de rigueur, sur lemonde.fr.