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Pense bête
11 juillet 2011

Capitalisme, désir et servitude

Capitalisme_Lordon

 

Sous titre : Marx et Spinoza. Puisqu'il faut en passer par là, selon Frédéric Lordon, si on veut comprendre le capitalisme et plus particulièrement les rapports salariaux. Comment le capitalisme s'y prend-il pour soumettre le plus grand nombre aux intérêts de quelques-uns ? Mieux, comment s'y prend-il pour rendre le plus grand nombre heureux de réaliser les intérêts de quelques-uns ?

C'est un ouvrage universitaire, qui peut parfois donner du fil à retordre, qui fait appel à de nombreux concepts, de nombreux latinismes. Il n'est pas toujours aisé à déchiffrer et à comprendre mais lorsqu'il le devient, l'analyse est particulièrment éclairante et stimulante sur les rapports salariaux et au-delà sur tous les rapports d'enrôlement.

Pour comprendre ces rapports, Frédéric Lordon fait appel à un concept spinoziste : le conatus. Le conatus est le principe de mobilisation des corps, l'énergie du désir vers un objectif, la puissance d'agir. Et ce sont ces puissances d'agir que l'enrôleur doit enrôler s'il veut parvenir à satisfaire son propre désir mû par son propre conatus. La théorie de Spinoza est une théorie anthroplogique des passions. Les structures sociales sont donc à repenser en termes de désirs et d'affects (affect joyeux : la joie consumériste ; affetc triste : "l'aiguillon de la faim"). Les rapports au travail ne seraient donc plus à considérer selon une opposition capital/travail mais selon une opposition affects joyeux/affects tristes, opposition qui permet entre autres d'analyser la position du cadre dans l'entreprise, "mobilisé matériellement du côté du travail mais symboliquement du côté du capital". Cette théorie permet ainsi de revisiter et de redéfinir l'aliénation, l'épanouissement et la servitude volontaire du salarié au travail.

A lire d'urgence !


Dans la même collection (La Fabrique), je conseille vivement Histoire d'un crime de Victor Hugo.

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