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Pense bête
11 septembre 2009

Vidéosurveillance

Il n'a vraiment pas de chance Brice Hortefeux.

A peine son ami de 30 devenu président, il le nomme au ministère le plus dégradant de la Vème République (Ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire).

Laurel_Hardy  Nicolas_Brice

Y a pas comme un petit air ?

Arrivé au Ministère de l'Intérieur à la suite de Michèle Alliot-Marie, il s'emploie maintenant à défendre la vidéosurveillance (au Ministère de l'Intérieur on parle d'ailleurs de vidéoprotection[1]). Son objectif : faire passer le nombre de caméra sur la voie publique de 20 000 à 60 000, et cela en 2 ans.

Laissons de côté, les considérations relatives aux libertés individuelles et attardons nous sur l'efficacité de la vidéosurveillance.

Les caméras servent deux objectifs contradictoires : d'une part dissuader (donc rendre les caméras très visibles et les signaler le plus possible) et d'autre part prendre sur le fait (donc dissimuler).

De plus les images sont souvent inexploitables : mauvaise qualité, manque de lumière ou au contraire éblouissement de la caméra. Les criminels, ces salauds, ont également tendance à ne pas regarder la caméra droit dans les yeux ou à porter chapeau, lunettes et autres foulards. Le criminel adapte son comportement. Pas facile dans de telles conditions d'interpeler un criminel.

Principalement fait pour une utilisation rétrospective, donc avec stockage, la plupart des systèmes conservent moins de 5 % des images filmées, ce qui rend difficile d’obtenir des clichés judiciairement exploitables (et encore, quand la quantité d'informations à traiter n'est pas trop importante).

Et voilà que le Ministre de l'Intérieur de l'Outre-Mer et des Collectivités territoriales, après avoir été convoqué à l'Élysée pour les mauvais chiffres de la délinquance, après avoir été critiqué pour une opération de communication, après avoir démis un préfet de ses fonctions pour injures racistes, voilà qu'il se trouve bien en peine suite à des déclarations au campus des jeunes pop'.

Le 9 septembre dernier en déplacement à Satrouville, il nous expliquait  :

"Si vous n'avez rien à vous reprocher, vous n'avez pas à avoir peur d'être filmés !"

[1]Terrible guerre des mots, que tout pouvoir cherche à gagner. Et qu'il gagne parfois (tout le monde, moi y compris, s'est ainsi fait au terme "grand emprunt") mais pas toujours (le gouvernement semble incapable de faire passer la taxe carbone en contribution énergie-climat).


MàJ du 21/02/2010 : un article de chez Diner's room sur LOPSI2 où l'on découvre les joies de la novlangue en 1995 et un article du Docteur Panel sur Rue89.

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