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Pense bête
1 octobre 2008

Crise financière

A force de volonté et d’abnégation, je commence à y voir clair dans ces événements qui me dépassent complètement. Rien n’est plus difficile pour moi que de comprendre ce qui arrive en ce moment mais je vais tenter de l’expliquer ici.

Il était une fois aux Etats-Unis d’Amérique, une population de pauvres à qui on a promis qu’ils seraient tous un jour propriétaires. La campagne du « Tous propriétaires » est alors lancée. Les banques sont autorisées à accorder des crédits immobiliers à toute une catégorie de population sans assurance de revenus. On leur promet des taux peu élevés : « Vous allez voir, ça va être génial. Bien sûr on les augmentera petit à petit mais au bout du compte vous serez propriétaires d’un charmant pavillon. » Aussitôt dit, aussitôt fait… Des courtiers en crédits immobiliers proposent des crédits: ce sont les subprimes. Etant donné qu’aux Etats-Unis les prêts immobiliers ne dépendent pas de la FED, n’importe qui peut se faire courtier et offrir des crédits. Ces courtiers sont payés à la commission, ils cherchent donc à en vendre un maximum. Voilà donc les ménages américains plein d’agent pour s’offrir une maison et plein de dettes. Mais aucun soucis : « Les prix de l’immobilier sont sur le point de s’envoler, c’est promis. Vous empruntez 100 dollars. Mais dans très peu de temps, votre maison en vaudra 130. Voilà une affaire qu’elle est bonne. »

1er constat, comment se fait-il que la situation sociale aux Etats-Unis soit dégradée à ce point ? On a beau nous raconter comment les crédits pourris ont poussé nos économies dans les abîmes, on ne nous explique jamais le point de départ de tout cela, à savoir pourquoi une telle situation sociale aux Etats-Unis (puisqu’après tout c’est pourtant ça le point de départ) ?

2ème constat : pourquoi faire croire au rêve du « Tous propriétaires » ?

Notre courtier se retrouve alors avec plein de contrats qu’il va remettre à une banque. Pour montrer la solvabilité de ses clients, il produit de faux contrats hypothécaires. Les banques ne sont pas forcément dupes. Pour se couvrir, elles hypothèquent les maisons : elles peuvent les saisir et les revendre. De plus des organismes sont habilités à délivrer des avis sur ces contrats : ce sont Freddie (Mae) et Fannie (Mac). Ce sont les 2 principaux assureurs de prêts hypothécaires. Ils disent « Oui, ça c’est bon, ce ménage-là pourra remboursement sans problème » ou alors « Ah non ça, ça ne va pas du tout ». Freddie et Fannie valident le crédit : ils vérifient la capacité de remboursement du fameux ménage. Le problème c’est que cette garantie par Freddie et Fannie n’est pas obligatoire (50% des contrats hypothécaires ne sont pas couverts pas Freddie et Fannie) et lorsqu’elle est faite elle ne l’est que superficiellement. Il n’est donc pas très difficile d’écouler tous ces crédits de ménages américains. Dans tous les cas, la banque est satisfaite d’avoir ces contrats et de pouvoir distribue des crédits, toute contente des intérêts qu’elle va récupérer.

Le banquier se retrouve donc avec ses crédits. Il en a tellement qu’il aimerait bien les faire fructifier, les écouler sur le marché. Mais comment écouler des crédits pourris ? Rien de plus simple, séparément ces crédits sont nuls mais il suffit d’en faire des jolis paquets avec d’autres crédits un peu moins pourris, c’est la titrisation (il y avait décidément tout un vocabulaire qui m’était parfaitement inconnu jusque là). On cache les crédits pourris au milieu d’autres crédits. Rien à foutre, de toute façon il paraît que c’est légal.

On titrise à tout va, on crée ainsi des CDO (Collateralised Debt Obligation) et des CMO (Collateralised Mortage Obligation) qui sont des paquets avec des crédits pourris. Ces paquets pourris sont alors vendus à des investisseurs avec promesse de versement d'intérêts quand les crédits seront remboursés, vendus avec l'aide (comment, ça je n'en sais fichtrement rien) des banques d'investissement (les 5 soeurs) comme Lehman Brothers. Comment les acheteurs choisissent les titres qu'ils achètent ? Ils se fient aux notes des agences de notations, organismes indépendants et rémunérés par le demandeur de notation.

Voilà pour le fonctionnement du système de crédit immobilier américain, il ne reste plus qu'à comprendre ce qui s'y est produit et les conséquences que ça a engendré.

Rue89 à dénicher une BD pédagogique sur la crise.

Un texte explicatif sur les causes et les enjeux à venir de la crise de Jacques Sapir.

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Commentaires
F
pas mal du tout ce blog!!
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